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Chercheur a l’Universite du Quebec a Montreal, Universite du Quebec a Montreal (UQAM)
Disclosure statement
Denis Monneuse a recu des financements en fondation IE business school, Robert-Sheitoyan et de l’ESG-UQAM.
Partners
Universite du Quebec a Montreal (UQAM) provides funding as a founding partner of The Conversation CA-FR.
Universite du Quebec a Montreal (UQAM) provides funding as a member of The Conversation CA.
Grace a toutes les nombreux sites ou applications comme Tinder, Bumble, OkCupid ou EliteSingles, il n’a jamais ete aussi facile qu’aujourd’hui de faire des rencontres. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de celibataires !
Comment expliquer ce paradoxe? Non seulement ces applications ne favorisent nullement l’engagement, mais elles generent aussi une plus faible satisfaction amoureuse en couple.
Avant Internet, les rencontres amoureuses avaient generalement lieu au sein d’ un perimetre geographique restreint : la communaute, le lieu d’embauche, le bal du village. Notre succes des e-boutiques de rencontre tient a leur allechante promesse : individu devient un hameau global ; potentiellement, tout un chacun est en mesure de rencontrer tout le monde ! L’individu qui like ou swipe des profils qui apparaissent via le ecran a la grisante illusion d’un parti pris quasi infini de partenaires.
Dans les societes occidentales, la liberte de selectionner represente une valeur cle, voire un droit fondamental, synonyme d’emancipation ainsi que bonheur. La recherche en psychologie montre toutefois le revers de la medaille : trop de choix tue le choix !
Au cours de les recherches sur l’equilibre de vie, J’me suis rendu compte que de nombreux celibataires et personnes en « couple ouvert » passent beaucoup plus sur les sites de rencontre, si bien que cela devenait une activite centrale de leur vie quotidienne. A travers leurs temoignages, Cela reste apparu qu’ils y consacrent beaucoup de temps car ces sites se revelent enfin minimum efficaces Afin de former promptement des couples durables.
Voici six paradoxes qui expliquent pourquoi les sites de rencontres ne tiennent nullement ou peu leurs promesses de tremplin aupres du bonheur conjugal.
1. Trop de choix tue l’action
Il n’a jamais ete aussi facile qu’aujourd’hui de faire des rencontres et il n’y a pas eu autant de celibataires ! Le premier paradoxe est Dans les faits que l’acces a un large tri peut s’averer stressant et paralysant. L’exemple le plus connu est celui de l’ane de Buridan : incapable d’opter pour entre commencer par un sceau d’eau ou d’avoine, il mourut ainsi que faim ainsi que soif.
2. Trop de choix pousse a la procrastination
Le deuxieme paradoxe est qu’un large panel nuit a https://besthookupwebsites.org/fr/sites-de-rencontre-sur-les-reseaux-sociaux/ l’efficacite des decisions : celles-ci s’averent plus longues. Devant un menu de 10 pages au restaurant, le consommateur a besoin d’une demi-heure avant de perdre sa commande. Il en va de meme au domaine sentimental : nos sites de rencontres conduisent a des periodes de frequentation qui se prolongent avant de se declarer veritablement chum et blonde.
3. Trop de choix pousse a l’illusion
Notre troisieme paradoxe reste qu’un large conseil rend bien plus exigeant. Qui devoile choix devoile comparaison, mais nullement meilleure connaissance du vrai : on croit en la perfection. « il faudrait un homme qui ait la beaute de Untel, l’intelligence de Untel, l’humour de Untel… » me racontait une femme qui collectionne les dates. D’autres comparent avec leurs ex : « Il ou elle a ceci de mieux, mais ceci de moins bien ». Les sites de rencontres participent ainsi au mythe du prince ainsi que la princesse charmant(e).
4. Trop de choix cree de l’incertitude
Le quatrieme paradoxe est qu’un vaste choix genere une moindre confiance en la specialite de le parti pris. Pour reprendre l’image du restaurant, on ne peut s’empecher de regarder dans l’assiette du coloc’ pour verifier si l’on a fera le bon choix. Or l’herbe parait souvent plus verte ailleurs. C’est ainsi que des personnes en couple avouent avoir de la peine a se deconnecter des sites de rencontres : ils y jettent un ?il de temps en temps, au cas ou ils seraient contactes avec des individus au profil opportun.
5. trop de choix tue la satisfaction !
Le cinquieme paradoxe d’un large tri reste qu’il decoule souvent concernant une faible satisfaction. Les maximizers (ceux qui veulent absolument Realiser le meilleur choix possible) sont souvent plus decus du coup que des satisficers (ceux qui se contentent d’un parti pris convenable).
Mes maximizers eprouvent en effet des regrets (finalement, telle personne m’aurait mieux correspondu) ou prennent tant de temps a se decider qu’ils laissent passer leur chance (l’individu rencontree s’est de enamoure d’un nouvelle). Ce phenomene fera echo a la fable du heron conte via Notre Fontaine : 1 heron laisse passer de beaux poissons en esperant en tomber sur d’encore plus gouteux, puis, lorsqu’il se decide enfin a manger, il doit se contenter des seules limaces qu’il trouve desormais.
6. L’illusion d’la connaissance de soi
La satisfaction amoureuse limitee qu’apportent des sites de rencontres tient enfin a l’illusion d’une connaissance sans dire et a la sous-estimation de la dimension irrationnelle qui predomine au sein des sentiments.
Un premier rendez-vous ressemble des fois a un entretien de recrutement, tel si nous savions precisement le profil du partenaire qui nous convient : vous devez s’assurer que une interlocuteur coche l’ensemble des cases aussi que nous cherchons un mouton a 5 pattes ! Or quantite de couples durables temoignent que s’ils s’etaient croises dans un blog de rencontres, ils ne se seraient aussi jamais adresse la parole. Cela n’est gui?re sur que nous soyons les mieux places pour choisir : soit que l’on se connaisse en gali?re, soit que l’on succombe a toutes les tentations. Au restaurant, on peut, comme, avoir le regard plus gros que la panse ou prendre un plat qu’on digere mal mais qui est si tentant.
Notre libre arbitre exige une prise de conscience et une liberation de ses conditionnements. Descartes raconte Prenons un exemple qu’il avait tendance a tomber systematiquement amoureux de femmes qui louchent. Pour s’en liberer, il lui fallut composer que son cerveau associait ce trouble oculaire a toutes les sentiments amoureux en raison d’un amour de jeunesse qui louchait. Sans cette categorie de prise de conscience, les utilisateurs de blogs de rencontres risquent de reproduire des schemas amoureux qui ne nos rendent guere heureux : le vaste tri au bout de leur doigt ne un garantit en rien de faire de bons conseil.
Au debut des sites de rencontres, il y avait une sorte de honte a les utiliser. Certains disaient : « On dira qu’on s’est rencontres a Notre bibliotheque ! » Aujourd’hui, c’est la nostalgie qui domine : la plupart des utilisateurs reconnaissent que nos « vraies » rencontres, avec « hasard », au monde vrai, paraissent plus jolies et plus fiables. Neanmoins, elles se rarefient du fait des applications de rencontres. Car si l’on a la tronche dans le portable au metro, on ne risque gui?re d’avoir son c?ur pour l’individu d’a cote !
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